Féminisé et dégradé au KinkyClub

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« Non ! ». Les deux panthères se sont tournées d’un seul mouvement, sans se concerter, vers moi pour refuser d’une même voix abrupte ma suggestion de dominer, tous les trois, des femmes ou des hommes. Tout était dit. Je n’avais plus qu’à me taire. Une complicité naissait entre la blonde et la brune, la pâle et la noire, en ce milieu de déjeuner que j’avais organisé pour réunir ces deux femmes libres et belles, sauvages et sensuelles qui devaient se rencontrer. La suite du repas, je ne m’en souviens plus. Sinon que j’ai dû leur glisser que jamais je n’ai été soumis et jamais ne le serais, mais soumise, certainement, et aussi un peu pute.

Quelques temps après, je reçu un message de A. ma chère complice de longues années d’exploration des méandres biscornus de l’Eros, m’enjoignant de réserver ce moment fixé par elles et de la rejoindre en son antre en début d’après-midi. Pendant deux semaines, je me suis préparé, toujours aussi sportif, mangeant peu, épilé, demandant au coiffeur de tailler finement mes sourcils sans toucher à ma chevelure qui prenait une certaine ampleur.

A. me maquille longuement pour que je sois la plus belle, belle à crever pour les hommes qui m’attendent. Je pose mes boucles d’oreille, dont le poids me font, enfin, sentir ma féminité. Nous prenons un taxi. A. m’écarte les cuisses, me remonte ma robe pour que le chauffeur puisse mater le haut de mes bas, mes jarrtelles et jusqu’à ma fourche d’indécente femelle. Il voit nos doigts se nouer. Qu’imagine-t-il ? Je le vois caresser sa queue énorme. Et si A. lui proposait que je le suce ? Peut-être que, au retour, M. reviendrait avec nous. Elles demandant à être conduite au Bois, pour me louer à des queues anonymes ?

La porte s’ouvre. Nous descendons l’escalier escarpé. M. nous accueille. A. et M. s’embrassent, déjà complices. M. m’examine. Me trouve à son goût. Ensuite, c’est une série de scènes finalement assez grotesques où je suis fouetté, travaillé des seins. Je vois cette fille  battue demandant si cela va durer encore du ton que l’on emploie pour commander un verre au comptoir d’un bistrot de banlieue. Plus tard, M. examinera sa pilosité intime comme un maquignon le ferait d’une génisse. (Vingt-quatre heures après, l’image de cette jeune femme bestialisée se révèle assez émoustillante).

M. et A tentent le tout pour susciter, chez les hommes présents, une quelconque envie de se faire sucer par moi ou de me prendre. Me mettant en solde, simulant une fellation pour montrer mes capacités. Aucune réaction. Nous sommes les trois désespérées. (Ici, deux réflexions. La première, nous sommes allés, A. et moi, il y a déjà quelques mois dans un club de travestis. Comme une vraie chienne, je m’étais jetée sur toutes les queues passant à portée de ma bouche. Est-ce ma voracité sexuelle trop affichée ? mais je n’en avais trouvé qu’une seule – et pas la plus imposante – qui se dressait suffisamment pour que je prenne du plaisir à œuvrer. La seconde : pourquoi, dans ces clubs, est-il normal et même recommandé de voir deux femmes se gouiner mais, en revanche, est-il strictement hors de propos que deux hommes se sucent ou s’enculent ?).

Alors, nous rions à grands éclats. C’est un plaisir – et même une perversion – de rire en ce lieu voué, semble-t-il, aux larmes et aux plaintes. Est-ce ces rires qui libèrent ? C’est alors plusieurs moments qui sont comme une belle montée vers ce que, à mon sens, le sens du SM : frôler les limites. En matière de provocation de petite fille, je fais remarquer que les pieds de la soumise sont sales. A. et M. me demandent évidemment de les nettoyer avec ma langue et faisant saillir mon cul.

Un homme attache mes poignets à un anneau fixé au plafond. Les bras tendus, je m’exhibe complaisamment aux lourds regards des mâles présents (j’adore m’exhiber d’où ce plaisir acre de prendre des taxis en fille perdue, ou, comme je le fis il y a quelques années, baiser dans une église espagnole).

A. me fiste longuement, mélange de douleur et de jouissance. Elle enfonce dans mon intimité ses doigts sans gants au propre comme au figuré.

M. qui me pisse longuement, inonde ma bouche et mon corps. Son goût musqué, comme un parfum de grande marque. M. qui se laisse caresser son ventre rond, ses jolies fesses (Ma langue a cherché son clitoris, mais, malgré sa complaisance mise à s’offrir, je n’ai pas pu le trouver. Je la découvrais).

A se place derrière moi pour me contenir les bras. M. croche ses doigts dans ma gorge. Elle frotte mon cou. De son autre main, serre fortement mes testicules. Je ne sens pas la douleur qui doit être intense. Je vis intensément ce qui se joue au moment où Eros et Tanatos trouvent leur juste place : côte à côte. La tête d’A. me caresse ma joue. La griffe de M. se resserre sur ma trachée. A. qui me tord les poignets et se tend vers M. comme vers un gouffre. M. au bord de mon étranglement et ses yeux qui basculent vers ailleurs.  Un vertige me saisit. Tout s’arrête.