La première soumission de O, par Madame M

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Les premiers échanges épistolaires le révélèrent. Son écoute, sa docilité, son envie la nourrissent
Les premiers mots dévoilèrent sans qu’il le sache ses désirs inavoués, elle s’en saisit avec délectation, rebondissant malicieusement
Au fil des conversations il développa son potentiel, exprimant ses désirs, induisant des situations
Du grain à moudre, elle en eût tout au long de ces semaines de conversation intense
Injonctions de contraintes
Achats de parures
Exercices préparatoires
L’heure de la cérémonie était venue, fébrile et impatiente. Se rencontrer. Enfin

Nul détail ne devait être négligé
Être à la hauteur de cet exceptionnel engagement
Mademoiselle, délicieuse complice, fut sollicitée pour l’accueillir
Olivia fut prévenue : pas touche à O ! Tu ne feras rien d’autre que ce que je t’ordonne !
Monsieur veillait, Madame ne veut pas le décevoir

Le fil conducteur de la cérémonie visait à révéler la petite salope tapie chez cet homme, fin lettré, courtois, charmant et attentif. Cet homme timide qui se donnerait inconditionnellement
Le graal serait le fist, pour lequel il se préparait avec l’acharnement d’un grand sportif
Signe de la prise de possession qu’elle a sur lui
Signe de sa condition

Ils arrivent pour déjeuner avec Monsieur, elle est nerveuse tant elle prend la mesure de cet engagement extrême : un parfait novice qui lui abandonne sa volonté et accepte de le livrer dans un club BDSM, le grand saut !
Elle lui doit une cérémonie exceptionnelle, ils doivent l’un et l’autre maintenir cette dimension littéraire, esthétique, théâtrale, presque sacrée qui caractérise leur relation

Ponctuel. Évidemment
Mademoiselle accueille O comme prévu, lui désigne les sombres toilettes pour qu’il se prépare selon ses instructions
Madame le découvre, paré d’une cagoule et d’un bandeau sur les yeux, d’un serre-taille, de bas, d’un anecdotique string en dentelle et d’escarpins vernis.
Son collier au cou. Ça la contrarie
Mademoiselle l’installe sur le Prie-Dieu au centre de la pièce, au milieu de tous. Elle la prévient qu’il est très ému. Elle n’en attendait pas moins.
Il ne sait pas si elle est là.
Les convives avaient été sollicités pour qu’ils le conditionnent, le haranguent, le ramènent à son rôle de petite chienne soumise
Ils rôdent et tournent autour, questionnent, tâtent la marchandise. Cette chipie d’Olivia n’en fait qu’à sa tête et se fait caresser au delà de la jarretière, sa puissante cuisse râpeuse ne fait aucun doute
Madame craint que le conditionnement d’O soit perturbé par cette intrusion et révèle sa présence en retirant la grosse main d’Olivia.

Je suis là O
Elle recueille la tension. Vous allez nous servir de table
Maintenir le conditionnement par l’attente, la stricte immobilité qui intime le repli sur soi
Prendre le temps et veiller
Verres, discussions, badinages finiront par mater son conscient. Je suis une chose, un objet. Je suis Sa chose, Son objet. Je ne décide plus. Je ne contrôle plus. Elle est ma volonté

Premier acte à l’étage. Prendre possession de son sujet
Elle l’installe sur la barre suspendue, bras levés, poignets menottés. Cagoule et yeux bandés. Il lui appartient
Sexe et bourses fermement ligotées d’un bas
Pinces sur les tétons
Le corps recoit, tendu et docile, stimulé par la morsure des pinces, du martinet de latex, du sexe contraint et malmené
Elle veut recueillir l’émotion, se glisse contre lui pour capter les tremblements. Le griffe, le mord puis se coule contre lui. Les peaux communiquent, se parlent
Elle le sent se donner, ils sont bien. Communion du corps et de l’esprit

Leurs échanges épistolaires a révélé une complicité littéraire, partageant avec lui quelques récits, elle s’est réjouie de sa capacité de lecture et de restitution. Engouffrant sitôt évoqués les textes suggérés, restituant une analyse fine et éclairée, voguant souvent au-delà de sa propre lecture. Les textes de Jeanne de Berg en firent partie, il lui tenait à cœur d’en réinterpréter une scène avec lui
Une scène qui l’avait particulièrement touchée par son raffinement et son ambiguïté
Une scène où elle serait soumise et dominante
Il s’agissait d’un tableau où une délicate novice devait se glisser sur un soumis en quadrupédie, formant une sorte de couverture humaine.
La soumise était alors fouettée et le soumis secoué du soubresaut des impacts
Un problème d’ergonomie venait contarier ses plans : O était de fine stature alors que la composition exigeait un socle solide
C’était sans compter la magie du moment
Magie de sa totale connivence avec Monsieur
Qui, connaissant bien ses plans, prit la main sans prononcer un mot pour lui offrir une interprétation …. magistrale

Quand elle installe O sur la roue la figure se compose
Fermement attaché, basculé. Les coups continuent à pleuvoir, d’elle un peu, de Monsieur surtout
La roue brouille les repères, peur de glisser, vertige la tête en bas.
Elle offre sa chatte à la bouche désaxée
Il n’y est plus.
L’insécurité a fait rejaillir la conscience….l’abandon résiste
Bascule tête en haut
Injonction de Monsieur : elle pose son corps contre celui d’O
La tension du début de cérémonie l’abandonne. Monsieur dirige
Elle s’emboîte au plus proche de son soumis, s’encastrant pour n’être plus qu’un
Monsieur sait qu’elle aime braver, qu’elle veut une flagellation spectaculaire
Les coups pleuvent, vifs et rapides. Mordent les chairs qui sursautent et s’arqueboutent
De dos, de face
Elle doit encaisser et ne pas défaillir, elle est filtre. Conduit l’impact et transmet l’émotion
O se fond contre elle, leurs corps rythmés par la fustigation
Fusion des corps
Fusion des coups
Monsieur a eu une idée de génie

Hébétés par l’intensité du moment
Exténués par l’explosion de cette tension accumulée
Ils regagnent le salon, posent leurs personnages, retrouvent les codes de communication
Madame s’assure que tout va bien. Ça va. Il flotte
Il est temps de passer au deuxième acte

Je peux visiter votre fondement O ?
moment tant attendu
moment tellement appréhendé

Elle veux que ce soit un moment intense, très sensuel et ….jouissif
O est conduit sur la table gynécologique, les pieds calés dans les étriers, le cul ouvert. Exposé
Elle sait qu’il attend ce moment depuis longtemps et s’y prépare
Elle sait qu’il a très peur de ne pas y arriver, peur de la décevoir
Pour apporter plus de sensualité à la stimulation prostatique, elle veut qu’il soit sucé.
Son idée était de solliciter Olivia, sur le principe que sa présence n’était pas perceptible par O masqué qui aurait juste profité de la voluptueuse fellation …maintenant qu’Olivia s’est dévoilée, elle n’est pas sûre que ce soit la meilleure idée
Ces ajustements au scénario originel sont inévitables, pouvant le sublimer comme précédemment ou le contrarier comme à présent
O a toujours revendiqué son hétérosexualité, la découverte de la travestie ne devait se faire qu’après le fist, pour un ultime acte de bravoure qu’elle lui n’était pas encore sûre d’exiger
Les gants de latex claquent
Olivia gobe la queue pendant que Madame introduit un doigt lubrifié
Le cul s’ouvre bien, O a bien travaillé sa souplesse
les doigts se glissent un à un dans le rectum, se faufilant, dilatant au rythme des gémissements
le poing bloque, les conditions de l’abandon n’y sont pas
Elle ne le sent pas, elle n’y croit pas, pas aujourd’hui ….et pour être franche….commence à en avoir marre
Chatte cruelle, elle décide de sommer O à sucer Olivia
Olivia vous a bien sucé O ?
vous savez comment la remercier ?
Elle sait combien l’épreuve est difficile,
elle veut éprouver la bravoure du soumis
et se sortir de cette impasse
Il s’exécute courageusement, elle l’abandonne entre les mains de cette petite salope d’Olivia
de très longues minutes, de trop longues minutes

Elle n’a pas hésité une seconde à le défier
cruellement
Elle savait ce qu’un tel effort impliquerait
il a fait ça pour elle,
pour Madame
fière de lui

Récit croisé de O